De l'affaire Bonnet à Matignon

Pierre Poggioli

Editions DCL

Après le "Journal de bord d'un nationaliste cors " et "Chronique d'une île déchirée", l'auteur nous livre la suite de ses notes quasi quotidiennes avec "De l'affaire Bonnet à Matignon" (éditions DCL). Coïncidence de date à l'heure où les députés débattent du statut de la Corse, le troisième ouvrage de Pierre Poggioli sort en librairie.

Sur la forme, "De l'affaire Bonnet à Matignon", c'est son titre , paru aux éditions DCL et disponible dès aujourd'hui, ressemble assez aux deux premiers ouvrages du leader nationaliste. C'est une chronique de la vie politique corse, presque au jour le jour.

L'écriture cependant a évolué. II y a manifestement dans ce troisième tome une volonté de synthèse, des conclusions qui apparaissent, un style moins "télégraphique".

" Au départ le livre faisait 1500 pages. II y a eu un gros travail de réécriture pour le réduire à 400. " Si vous avez un peu de mal à refaire la chronologie des mois qui se sont écoulés entre l'affaire des paillotes et décembre 2000, le livre de Pierre Poggioli vous remettra en mémoire les dates clés. Le point de vue est clairement celui d'un militant nationaliste.

Les événements qui ont marqué l'auteur se rattachent tous à l'évolution politique insulaire de ces deux dernières années. Mais le propos de Pierre Poggioli est également didactique: " Je me suis demandé comment un observateur extérieur pouvait comprendre que les nationalistes, très affaiblis en 1998, aient pu se retrouver, quelques mois plus tard, engagés dans le processus de Matignon... " Pour Pierre Poggioli l'enchaînement des évenements explique en partie cette évolution, mais pas seulement " Le changement de cap vient essentiellement de Lionel Jospin. " Si les nationaliste ont joué le jeu, c'est grâce à la volonté politique de Lionel Jospin d'engager le débat à visage découvert, ce qui est un point positif... Son mérite est d'autant plus grand qu'il n'avait même pas l'aval de ses proches... " . Pierre Poggioli ne fait d'ailleurs pas de proces d'intention au gouvernement. II estime que jusqu'à présent si l'on excepte le zèle de la DNAT et de la XIVeme section ces derniers mois, le " deal " a été tenu.

En revanche, le " vieux " militant qu'il est demeure quelque peu inquiet s'agissant du projet de loi et ce qu'il en restera après le débat devant le parlement: " Si on aboutit à des propositions à minima, certains vont se sentir floués et les mêmes causes produisant mêmes effets..."