PASCAL PAOLI ET LETAT CORSE
MOUVEMENT DE LIBERATION NATIONALE EN MEDITERRANEE
Une conférence faite à Cervioni le 5
avril 1986
par Jean-Baptiste MARCHINI
Tel est lintitulé de la conférence proposée. Son énonciation fait la part belle à trois éléments indissociables lors dun moment important de lhistoire de la Corse, doù lobjet de notre démonstration contrairement à un réflexe fréquent qui consiste à envisager de restituer les événements de Corse face à certains grands mouvements de fond qui transforment le monde au cours du XVIIIe siècle.
Il nest pas question de proposer un commentaire ni sur le caractère démocratique du gouvernement corse, ni sur la formation intellectuelle de Paoli ou sur linfluence que peuvent avoir eu sur lui certains idéaux issus des Lumières (1) ; on ne sévertura pas davantage à établir une chronologie des mouvements de libération nationale ni même à retracer les grands moments de lhistoire de la Méditerranée.
Plus simplement, partant déléments concrets
laissés par Paoli, les hommes, la géographie, et la géopolitique,
nous proposons de distinguer la détermination et la modernité
du chef dEtat insulaire tout en insistant sur les contraintes du temps
court, et le poids de certaines conjonctures internationales, dans une zone
stratégique dimportance.
En somme, nous ne privilégions pas une image de la Corse comparée
à dautres espaces, mais plutôt nous tentons une approche
conférant à lIndépendance corse une ampleur que trop
souvent on oublie de rappeler, soit à cause dune perception essentiellement
concentrée sur les seuls événements locaux, soit au contraire
dans un souci par trop réducteur quant à la consistance dune
initiative qui laissa pourtant peu de gens indifférents dans la plupart
des Cours européennes au siècle des Lumières. Cet itinéraire
nous amène à reconsidérer certaines conditions de léchec
corse, dans un contexte qui nadmettait pas encore totalement linitiative
non contrôlée par des dynasties, et reconnaissait difficilement
aux petits espaces le droit de se gouverner par eux-mêmes (notamment dans
des zones fragiles) ou, plus simplement, dinventer leur histoire.
En bref cest une manière de définir les cadres des choix politiques, danalyser comment ils pèsent sur les décisions, un examen destiné à saisir lexemple de difficultés auxquelles font face les petits peuples à la recherche de nouvelles solutions institutionnelles (fussent-elles parfaitement adaptées) en un siècle douverture.
Dans cette perspective, il semble intéressant de nous attarder sur la pensée et les préoccupations de Paoli, avant détudier son action et le caractère moderniste de sa tentative à travers les réalisations qui lui parurent indispensables à la fiabilité de lindépendance corse. Enfin, nous nous arrêterons sur une donnée quil nétait pas en mesure de maîtriser et qui était à lorigine et du caratères novateur et de léchec de sa tentative, laccélérateur ; le contexte général et le poids de la géopolitique.
Evoquer le temps de lIndépendance corse au XVIIIe siècle, cest ispo-facto envisager un bilan de luvre de celui qui la symbolise, lorganise et la gère : Pasquale Paoli.
Rien ne permet de mieux saisir ses itinéraires politiques, ses priorités, ses contraintes ou ses espoirs, que la lecture de ses lettres. Celles-ci fournissent une masse de précisions et permettent de définir limage des caractères du personnage et sa dimension politique. En effet, grâce aux éléments que nous a laissés la correspondance de Paoli, nous sommes en mesure de discerner limportance de luvre envisagée, tant dans son cadre local que dans sa portée internationale, tout au moins en Méditerranée.
Lapproche de la pensée, des préoccupations et de laction politique de Paoli, telles quelles se dégagent de ses lettres, ne doit donc pas être considérée comme une tentative originale destinée à faire mieux connaître le caractère du Père de la Patrie mais plutôt comme un exercice visant à faire comprendre aussi bien la modernité de ses idées quà saisir les obstacles ou les impondérables nécessitant la recherche de solutions.
Dans ce but, il importe denvisager un commentaire axé sur limbrication de trois éléments : tout dabord, - lindispensable construction dun Etat, sa signification, son intérêt ;
Pourquoi la construction dun Etat ? essentiellement pour deux raisons. Lune est historique. Lindépendance corse saffirma comme laboutissement dun processus de révoltes entamé en 1729, et il apparaît que Paoli ait tiré les leçons des tentatives de ses prédécesseurs. Selon lui, la Corse ne peut envisager dautre solution que celle aboutissant à un changement radical excluant lélaboration dun aménagement institutionnel accordé par Gênes.
Lautre raison traduit la suite logique des conditions historiques laissées par gênes et les prédécesseurs corses de Paoli ; il importe dimposer au plus tôt limage ou les cadres responsable réfléchi et symboliquement différent de tout ce qui a pu représenter son passé.
Ce but ne peut être atteint par le seul changement de personnel, il doit saccompagner de la mise en place de structures officielles et globalisantes destinées à rassurer et à " discipliner " les populations auxquelles il sadresse.
Loriginalité de Paoli se dessine donc dès son appréciation du contexte insulaire ; il semble immédiatement préoccupé par des éléments qui allient à la critique vis à vis du pouvoir génois, la définition de projets destinés à donner à la Corse une assise administrative permettant de concevoir un avenir constructif.
En somme Paoli saffirme comme un personnage soucieux de dégager rapidement une solution de substitution claire aux normes génoises.
Dans cette optique, ayant choisi la rupture et lindépendance, la construction dun état simposait tout autant que linstauration des conditions pour une forme de dialogue avec le peuple.
Certes, il est nécessaire de rappeler que si dialogue il y eut, il ne fut pas toujours absolument cordial ou totalement ouvert.
Cependant, par opposition aux habitudes génoises et même à certains comportements révolutionnaires dictant aux administrés un rapport de forces peu soucieux des moindres revendications issues de la base, le gouvernement de Paoli affichait dès le préambule de la Constitution, en novembre 1755, et alors que le Général nétait élu que depuis juillet, un caractère populaire indiscutable, parlant " du peuple de Corse, légitimement maître de lui-même ayant reconquis sa liberté et voulant donner à son gouvernement une forme durable et permanente " (2).
Par ailleurs, la lettre de Paoli adressée à Salvini le 15 septembre dégage nettement dès le départ la volonté de constituer un Etat corse. Nous y trouvons lexpression de deux préoccupations majeures : " La seule chose que jai en ce moment en vue, cest lunion de la patrie. Je ne veux pas quà la première guerre qui éclatera en Europe, les puissances ennemies des Génois prennent encore une fois prétexte de nos guerres intestines pour nous refuser leur concours ainsi que cela est arrivé du temps de Gaffori et Rivarola ". Il ajoute : " je peux me tromper mais chez un peuple libre et, pour ainsi dire sans frein, comme le nôtre, la rigueur doit céder le pas à la douceur. Le Corse veut être éclairé ; avec du savoir faire, on obtient tout de lui " (3).
Ainsi les leçons du passé interviennent, lunion des Corses doit fournir un principe de base indispensable aussi bien dans le domaine interne que dans celui de léchiquier international, tandis que Paoli exprime se confiance dans le Corse, confronté à une situation nouvelle qui ne peut que favoriser son épanouissement. Le Général a besoin dun consensus non seulement social mais aussi et surtout culturel et idéologique pour étayer son action politique. Sans doute le projet paoliste sadapte-t-il à la fois aux conditions locales et aux impératifs extérieurs. LEtat, " unité de violence organisatrice " associe les avantages dun contrôle sur les populations et de laccessibilité de celles-ci à ses rouages.
Autour de Paoli, linstitution étatique prend une forme humaine beaucoup plus concrète que celle fixée par Gênes. Le dialogue avec le peuple ne se veut pas simplement répressif.
Dautre part, Paoli considère la mise en place dun Etat comme un élément indispensable à la reconnaissance officielle et donc internationale de lIndépendance corse. Aussi, naturellement conscient de la faible dimension de son territoire, et des désavantages dun peuplement relativement faible, il ressent avec acuité le besoin impératif dun consensus général autour de sa personne, de son action, de son gouvernement.
Sa représentativité demeure étroitement liée à lattitude des Corses face à sa tentative comme en témoigne la correspondance échangée avec Salvini le 23 septembre 1755, lorsquil lui fait part de son espoir davoir une entrevue avec les chefs du Delà des Monts : " Je voudrais établir lentente dans tout le Royaume et le délivrer des guerres intestines, afin de faire naître, chez quelque puissance le désir de nous secourir. Pour mener à bonne fin ce projet, jai besoin dêtre fortement soutenu " (4).
Ses objectifs se précisent lorsque deux mois plus tard, le 22 novembre 1755, il exprime à Salvini (encore lui) son souhait de le voir participer à une consulte, ajoutant : " jespère que nous réussirons à donner une forme à notre gouvernement. Le seul reproche quon lui fait sur le contient, cest son défaut dorganisation " (5). Paoli évoque de manière plus ou moins nette lexistence affichée et officielle à létranger de son gouvernement. Mais il laisse également se dessiner une notion complémentaire de la constitution de lEtat : lidée de nation.
En effet, apparaît à la fois lintérêt que suscite la tentative corse et la nécessité qui lui est imposée de saffirmer auprès de lopinion internationale. En somme, elle se doit de manifester la matérialisation de la rupture tout en sappuyant sur linstauration de modes dexpression affirment sa souveraineté.
Dans cette optique, mieux encore que la mise en place de structures administratives la notion de frontières impose sa primauté. Pour elle, un lien entre les individus se dégage fortement. Celui selon lequel sur un espace donné, clairement délimité sont réunies les conditions de ce que Malraux qualifiait de " communauté de rêves ", ou tout au moins des éléments suffisamment marqués pour traduire une différence ou susciter la séparation par rapport à un pouvoir dont lorigine exogène ne fait aucun doute surtout sil dirige à partir dun espace étranger, lui-même nettement défini par une frontière. Ainsi Paoli prend appui sur lespace pour inventer sa Corse. Il cherche à unir histoire, géographie et culture. Lentreprise nationale de Paoli a sans contexte été facilitée par linsularité. La sécession davec Gênes fut dabord géographique puis politique. Léloignement de leur métropole explique en partie, certains excès des gouvernements Génois à lorigine des révoltes corses. " Ami, la nation est grande et a de grandes qualités quand elle se sent soutenue et quelle est encouragée à les pratiquer " (6). Ce commentaire de Paoli à Salvini en octobre 1755 apparaît comme un message à double sens. Le premier sadresse aux nationaux : il convient de mettre les Corses en confiance afin de développer leurs aptitudes dans le cadre insulaire. Le second, plus indirect, vise les puissances étrangères. Parlant de nation, Paoli officialise le divorce entre la Corse et Gênes et fait part de sa volonté de voir se concrétiser laboutissement logique de cette rupture : lélaboration dun Etat national, et donc labsolue nécessité dune reconnaissance internationale. En ce sens, on retiendra que la perception paolienne est assez éloignée de celle de Rousseau qui préconisera un comportement isolationniste pour la Corse.
Lintérêt de cette brève évocation du projet paoliste réside essentiellement dans son fonds totalement révolutionnaire aussi bien pour lépoque que pour lespace concerné, mais aussi dans sa clarté. En effet, les quelques extraits de lettres citées plus haut se distinguent par la période de leur rédaction, cest-à-dire le premier semestre du gouvernement de Paoli. Dautres lettres rédigées durant la même période renforcent lidée du caractère réfléchi de lentreprise lancée en juillet 1755. Dès les premiers mois se fait jour une prise de conscience globale de la situation insulaire, à travers lévocation de lindispensable désignation de responsables, la nécessaire rémunération de divers serviteurs de lEtat, lutilité dune mise en valeur des ressources de lIle, lorganisation dune troupe militaire, la mise en place dune structure judiciaire et même la définition dun projet dUniversité.
Ainsi prend forme une volonté dinstauration rapide et efficace déléments destinés à se substituer aux cadres génois, mais également saffirme lambition daménager et de parfaire les diverses innovations annoncées, grâce à la définition de projets à moyen ou à long terme.
Contrairement à certains mouvements qui touchent ou toucheront divers points du globe durant le XVIIIe siècle, la Révolution Corse saccompagne de réflexions destinées non seulement à consolider son impact mais encore à expliciter sa nécessité et son efficacité.
En fait, intervient une rencontre entre deux schémas qui jusqualors évoluaient en parallèle : le premier, culturel, voyaient les Corses revendiquer certaines formes dexpression sur leur terre, le second, structurel, imposait de lextérieur à ces mêmes hommes une rigueur sans partage dans leurs comportements sociaux.
Avec Paoli, structure et culture se confondent dans une optique de différenciation et de solidarité, cest la gestion de leurs destins par les insulaires à partir de solutions envisagées par eux-mêmes, que lon privilégie compte-tenu de leurs exigences.
Saisi à partir dune perception ou dune sensibilité du XXe siècle, ce mouvement peut paraître anodin car normal à priori, en vérité, au XVIIIe siècle, il témoigne dune ouverture desprit peu coutumière dans le domaine politique. Cest ce que nous allons nous attacher à démontrer par le commentaire consacré à la modernité de lEtat corse.
Jusquici faisant référence à quelques citations de Paoli (7), nous avons pu discerner les grandes lignes de son plan. Ces éléments présentés de façon peut-être abrupte peuvent paraître insuffisants pour exprimer le côté novateur de lentreprise. Il convient donc de sattacher à en trouver la modernité, après avoir rappelé, mais est-ce vraiment nécessaire, que son inspirateur ou son catalyseur navait que 29 ans lorsquil fut élu.
Désormais, nous envisageons une démonstration donnant la priorité à des éléments non plus sélectifs, mais plutôt qualitatifs, soit à des données traduisant les effets, la réalisation des pensées de Paoli à long terme, si tant est que lon puisse considérer quinze années comme un temps long.
Toutefois, avant de nous arrêter sur lélaboration des appareils ou, en termes plus concrets, linstitutionnalisation de la révolution, divers éléments caractéristiques du contexte intérieur suscitent quelques commentaires.
En effet, il importe de rappeler que la période souvrant en 1755 équivaut à laboutissement, à lapothéose peut-être de 36 années de luttes sporadiques ou alternent révoltes et tentatives révolutionnaires.
Durant ce laps de temps, sagence la lente maturation de la prise de conscience nationale corse. Face à limmobilisme génois, sappliquant à réduire les rebellions par tous les moyens, quitte à faire appel à des puissances étrangères, ce qui démontrait implicitement laffaiblissement du pouvoir de la Sérénissime, les Corses progressivement sécartent de leurs suzerains de lépoque.
Tout porte à croire que chaque protagoniste a entamé un mouvement de fuite en avant.
Gênes refuse dadmettre son déclin en tant que grande puissance et logiquement, ne conçoit pas que les formes de domination sur la Corse puissent être remises en question.
De leur côté, les Insulaires, à lorigine essentiellement motivés par des critiques quant à la gestion de lIle et, en particulier, quant à la pression fiscale, voient leurs revendications évoluer peu à peu, sous la conduite de notables ruraux, sans doute conscients de leur pouvoir économique, et déçus par le dédain que leur opposait la République en sobstinant à leur refuser une promesse sociale.
Assez rapidement le mouvement passe donc du soulèvement spontané et ponctuel légitime, la révolte, à une action préconisant des solutions de substitution : la Révolution. Ainsi, la rébellion telle quelle se dessine en 1729 est rapidement relayée par la mise en chantier dun projet élaboré en partie avec lappui du clergé local qui proclame en 1731 la légitimité de linsurrection, et dont la conduite est assurée par un groupe de notables.
Très vite, les " partenaires " placent leurs revendication ou leurs conditions de négociation sur des positions laissant peu de prise à une discussion sereine. Le temps, au lieu dapaiser les esprits ou de provoquer les conditions dune redistribution des responsabilités dun aménagement social, renforce les antagonismes. Ainsi, du côté génois nous lavons vu chaque répression est accentuée par lintervention de troupes étrangères lors des grandes crises. Du côté insulaire, ces réactions renforcent la détermination dans laction, la rigueur dans la pensée pour répondre à une nécessité toujours plus pressante, celle dun cadre politique précis destiné à remplacer les institutions imposées par la Sérénissime.
Lannée 1755 peut être considérée comme le point de départ de la dernière phase dune lutte incessante qui avait déjà ébauché ses formes définitives ; lors du bref épisode du roi Théodore Ier. Toutefois, il importe de noter que cette aventure sinscrit dans un contexte politique international troublé, ce qui laisse à penser que, face à une telle conjoncture, lisolement purement géographique de la Corse joue un rôle favorable à la réussite insulaire. Nous aurons loccasion dy revenir.
La discontinuité territoriale, dans ce cas linsularité, semble avoir favorisé linstauration du schéma corse ; Paoli conscient du fait que sengageait pour son Ile une course contre la montre, sest immédiatement attaché à lélaboration des fonctions de son gouvernement, à lachèvement de la Révolution dans le but dimposer au plus tôt limage dun ensemble politique indépendant et cohérent.
Dans cette perspective, son organisation sagence autour de trois éléments liés les uns aux autres et associant labstrait au concret.
Tout dabord, simpose la définition de " lapparat dont sentoure une puissance sociale le système des organes associés à laccomplissement dune fonction qui tire un effet utile du jeu combiné de plusieurs pièces " (8), cest à dire la mise en place des appareils compte tenu de la nuance séparant les appareils dEtat des appareils idéologiques dEtat.
Ensuite, faisant preuve dune conscience politique avisée, et ayant sans doute analysé une nouvelle fois les leçons du proche passé, Paoli ressent la nécessité de mettre en place un groupe dirigeant chargé dassumer de hautes responsabilités, soit lutile recours à des fonctionnaires dEtat. Il sexerce donc à une utilisation idéale des compétences de chacun et, par là-même, à une stratégie destinée à éviter les conflits de personne, grâce à lélaboration de références précises ayant un rapport direct non pas avec dautres individus, mais plutôt avec lentité représentée par la Corse.
Les responsabilités devant se définir en fonction dune identité insulaire et non dambitions personnelles. On en revient à la communauté de rêves chère à Malraux.
Face à une si noble ambition, et dans un contexte, rappelons-le, instable, la tâche de Paoli nétait certes pas aisée. Conscient de ne pouvoir à lui seul, et sur sa propre personnalité canaliser les énergies, il sattacha à créer et à installer les divers appareils employant les hommes nécessaires à la réalisation du projet politique commun. Lanalyse de ses correspondance durant les quinze années dindépendance témoigne de la permanence et de lacuité de cette préoccupation.
Ainsi se dégage limage dun chef dEtat fortement attaché à la résolution (ou lévocation) de questions ayant un rapport avec les appareils dEtat. Priorité est accordée aux problèmes concernant les affaires locales et étrangères quoique les questions militaires, financières ou judiciaires soient lobjet dun souci constant.
Dautre part limpact des appareils idéologiques est loin dêtre négligé au vu de limportance des affaires politiques et idéologiques, des affaires économiques, des problèmes dassistance, ou de la persistance des réflexions relatives à lEglise, lenseignement ou même lédition. Si lon sattache à une analyse plus détaillée de la pensée de Paoli quant à linstallation, la gestion ou lamélioration des appareils dEtat, on constate que dans le domaine de la politique extérieure : la présence étrangère (quelle soit officielle ou en sous main), diverses observations et actions contre lennemi, et lévocation de positions vis à vis des puissances étrangères lemportent largement.
En politique intérieure, la priorité simpose aussi bien aux règlements des affaires militaires quà celui des affaires judiciaires, tandis que les problèmes financiers, la mise en place de ladministration, la maîtrise des domaines matériels bénéficient également dune représentation plus que substantielle.
Nous notons, dautre part, que la cause corse et lattitude française représentent un sujet de réflexion privilégié par Paoli dans une perception toute théorique pour lune, mais beaucoup plus pratique et réaliste pour lautre.
Précisons notre pensée : le grand intérêt porté au comportement de la France vis à vis de la Corse ne doit pas être interprété comme le signe dune curiosité gratuite et normale quant aux attributions de lune des grandes puissances du moment, mais plutôt envisagé comme la confirmation de la volonté corse de ne pas être considérée en simple comparse dans une possible négociation qui la concerne au premier chef.
Nous trouvons ici, la confirmation de lexistence dune souveraineté insulaire plus que symbolique qui sappuyant sur des frontières bien définies sur linstallation et le fonctionnement dappareils nhésite plus à souvrir sur le monde extérieur. Signe de la prise de conscience de la fragilité dun essor susceptible dêtre lié à des initiatives étrangères. En fin de compte, se retrouvent les thèmes que lévocation dextraits de lettres datant des premiers mois du gouvernement indépendant avait déjà dégagés.
Les affaires militaires, et lattention prêtée a la présence étrangère traduisent le caractère définitif de la rupture avec Gênes, tout en validant lidée de frontière, ce qui confirme limpact des positions vis à vis des puissances étrangères ou lintérêt pour la cause corse.
Par ailleurs, la mise en place de ladministration, quelle sapplique aux domaines matériels, financiers ou judiciaires, témoigne également de lefficience si ce nest de lefficacité du modèle insulaire. Les structures génoises paraissent définitivement supplantées, le Corse sexprime dans un cadre de référence très déterminé et le rayonnement de Gênes, centre autrefois dominant, semble effacé par le pôle administratif, politique et symbolique représenté par Corti et les hommes qui linspirent.
La lecture des enseignements tirés de lanalyse du comportement de Paoli vis à vis des appareils idéologiques dEtat renforce ce constat.
Dans ce domaine, Paoli se montre soucieux de préparer les cadres humains de la Corse future. Limage de lEtat " ogre philanthropique " est préférée à celle du " monstre froid ". Pour cela, on insiste sur divers éléments symboliques et pratiques. Par exemple, les deux préoccupations majeures du Père de la Patrie se dégageant ici entre la coordination de ladministration et la gestion des affaires sociales nous semble révélatrice quantà son état desprit.
Il importe de convaincre le peuple que des dirigeants dignes de confiance envisagent en sa faveur une optique constructive.
Dans ce but, la représentation dune administration laissant dune part le moins de place possibile à limprovisation, dautre part, constamment soucieuse de régler des problèmes sociaux apparaissent comme le signe dun comportement associant aux spécificités politiques et humaines un caractère plus difficile à définir mais fortement marqué par lacceptation dune prise de risque. On peut, en effet, sinterroger sur lopportunité de ces initiatives. Généralement les révolutionnaires se contentent den proposer le théorie et nenvisagent leur mise en pratique quà partir du moment où ils sont sûrs davoir le champ libre.
Pour Paoli et son gouvernement durant les quinze années dindépendance, les périodes dintenses doutes et les moments daccalmie se succèdent en permanence. Dans ce contexte, les priorités auraient pu se limiter au règlement des affaires militaires et financières. Lidées dune course contre la montre, déjà évoquée, se confirme et, le sentiment dun certain isolement diplomatique explique en partie le poids des affaires religieuses et culturelles dans la pensée de Paoli. Par leur biais, cest à la fois la formation ou linformation des masses qui se dessine. Cest également la préparation des futures cadres destinés à une mise en valeur totale de lIle que lon envisage en même temps que linterruption de la " fuite des cerveaux " trop souvent pratiquée.
Lédification de lindépendance doit, pour ses dirigeants, impérativement emprunter cette voie dont les résultats ne peuvent quenrichir lentreprise, mais dont les effets ne sont perceptibles quà moyen terme.
Dans le domaine de linstruction la part prépondérante fut accordée au clergé, il importe cependant de souligner que limportance du rapport de Paoli avec lEglise rend compte dune forme indirecte de la diplomatie insulaire. Si les ecclésiastiques propagent un savoir il est également attendu de leur participation active à la Révolution une accélération du processus de reconnaissance internationale du bien fondé de la séparation de Gênes, en particulier grâce à Rome.
Quoi quil en soit, sur place, la mise en service dun corps de fonctionnaire, à travers la création de diverses administrations concernant les domaines de larmée, la justice, la monnaie, les impôts, le commerce maritime ou luniversité renforce le besoin de former le personnel adéquat autant quelle justifie, tout au long des quinze années dindépendance la définition dun groupe dirigeant entourant Paoli.
A ce point du commentaire, et avant de mesurer lefficacité de ce groupe dans lexercice de ses fonctions, il apparaît intéressant dinsister sur le fait quil réunit des responsables ayant en commun une caractéristique personnelle ou culturelle : cest celle de mesurer leur foi et leur pratique révolutionnaire mises à lépreuve dès les premiers soulèvements de lIle. Paoli et son frère appartiennent à la lignée dun chef historique tandis que les Rivarola, Casabianca, Buttafoco, Orticoni, Gaffori ont tous partie liée avec les premiers mouvements qui dès 1729 agitent la Corse.
Vue sous cet angle, la période de lindépendance peut sinterpréter comme la réalisation dun rêve familial, les fils ayant gardé en mémoire les leçons de leurs aînés, en sachant, compte tenu des événements, tant locaux quextérieurs, adapter des idées nouvelles. Là ne fut pas leur moindre mérite en un temps marqué par de profonds bouleversements sociaux et politiques, que confirment les commentaires consacrés au contexte dans lequel sest produit le mouvement de libération national au XVIIIe siècle.
Après avoir axé nos analyses sur Paoli tel que ses lettres nous le restituent, et nous être cantonnés à une démonstration centrée sur lespace et les hommes corses, il paraît important de faire le tour du contexte général de lépoque afin de tenter de déterminer la portée supranationale des événements insulaires.
Ceci nous mène à considérer certains éléments marquants de cette période qui à la fois se trouvent être cause de linnovation revendiquée et appliquée en Corse, mais également des éléments accélérateurs de son échec.
Selon lhistorien italien Franco Venturi, les événements qui se déroulent en Corse de 1755 à 1769 expriment " la première révolution contre lAncien Régime " ; ils ouvrent donc ce quil définit comme la première crise de lAncien Régime qui se développe de 1768 à 1776, un peu partout dans le monde (9).
Ce jugement tend à confirmer et lidée déjà avancée du modernisme de la tentative, et la validité des structures élaborées en vue de supplanter le pouvoir génois ; il confère également à lentreprise insulaire un statu privilégié puisquon se doit de le rappeler, la Corse ne détenait pas à cette époque le privilège de la révolte et que, nombreux furent en Europe les espaces désireux de changer de cadre politique mais qui ne parvinrent pas à passer de la phase de la révolte à celle de la révolution, ou du stade de projet à celui de réalisation.
Incontestablement, la seule réussite totale que le temps confirmera comme définitive demeure celle des Etats Unis à partir de 1776.
Bien que les Etats Unis et la Corse soient aux antipodes pour ce qui concerne létendue de leurs territoires ou lorigine culturelle de leurs populations, les deux cas méritent dêtre comparés, en ce sens quils se signalent par le réveil dune minorité lasse de son sort de périphérie par rapport à un centre qui ne lapprécie jamais dans ses dimensions : politiques, économiques, ou humaines. Dautre part, on peut avancer sans risque derreur que la réussite de lindépendance américaine doit beaucoup à léloignement géographique de ses protagonistes.
Les moyens de communication, les systèmes de diffusion nétaient en rien comparables aux nôtres aussi le moindre déplacement sur une longue distance entraînait une perte de temps plus que substantielle et la maîtrise de moyens logistiques importants.
Ce constat rappelle le poids de la géographie dans les grands moments de lhistoire ; il nous incite à penser que contrairement aux Etats Unis la situation géographique de la Corse, en plein cadre européen fut un handicap dès linstant où de grandes puissances envisagèrent den utiliser le site.
Il est certain que, ceci est ne quelque sorte le lot des peuples soulevés exception faite du cas américain ; la principale caractéristique des mouvements qui agitent le monde et ne particulier lEurope semble résider dans linaptitude de leurs inspirateurs à les matérialiser ou à les faire durer. Ces échecs sexpliquent le plus souvent par la capacité des puissances dominantes à se ressaisir, à sadapter ou à réprimer, des systèmes ou des groupes sociaux ébranlés par des traumatismes subis, des prétentions contrariées, des espoirs entrevus.
Pour en revenir à une idée déjà avancée, dans cet exposé, il apparaît que la raideur des structures lemporte généralement sur la tiédeur des cultures.
Ainsi voit-on se développer des tentatives de restructuration soit inspirées par les élites gouvernantes et donc éventuellement appelées à se réaliser lentement car tenant compte dintérêts divergents, par exemple en Pologne, en Suède, au Danemark et en Russie, soit au contraire, des rebellions entraînées par des classes sociales défavorisées tels les paysans de Russie, ou des forces conscientes de leurs potentialités, mais non reconnues par des pouvoirs en place souvent très marqués par leur grande sympathie pour une forme lEtat absolu. La multiplication de ces mouvements sexpliquent dautant mieux lorsque lon sait que la plupart des pays ou des zones concernées par ces remises en question durent faire face à des impondérables économiques ou climatiques à lorigine de laccentuation de forts déséquilibres sociaux qui accélérèrent la perception de problèmes de fond souvent déjà ressentis aux XVIe et XVIIe siècles (10) et qui suscitèrent la recherche de solutions convenables ou séduisantes, les aspects culturels, les espoirs placés sur laide dautres pouvoirs prennent une place de faveur dans lopposition à des structures qui charrient les multiples ajouts de fausses traditions et réformes inappliquées, dégoïsmes codifiés.
Par certains côtés, les espaces méditerranéens ne se distinguent pas des autres points dEurope et lon pense, par exemple, sur le territoire de la péninsule italienne, à Milan, Florence ou même à la Sardaigne mais un élément nouveau perturbe en quelque sorte le déroulement des réformes envisagées ; il sagit du redéploiement des grandes puissances en Méditerranée.
Pour la France, la perte de lointaines possessions situées sur le continent américain incite sa diplomatie à envisager sur ses frontières européennes avec la volonté de les délimiter clairement. Cest le moment où se dessine lhexagone avec ladjonction de certaines marges, sorte de correction des frontières. Notons-le, la puissance maritime de la France nest en rien affaiblie, la défense de ses côtés et des alliés demeure un souci quotidien face à de toujours possible velléités anglaises. La Grande Bretagne, en effet, partage avec la France les responsabilités de grande puissance et la compétition entre les deux puissances en période de paix, nest pas un vain mot.
Ceci explique lintérêt exprimé par tous les événements qui se déroulent en Méditerranée, partant du principe que la faiblesse dun maillon peut gêner la puissance adverse, au pire dans le domaine logistique, au mieux dans les échanges économiques, sur une zone carrefour encore prépondérante, comme si un équilibre était attendu, prévisible, davantage peut-être que menaçant.
Précisément à la fin des années 1760, un nouvel élément intervint pour rendre encore un peu plus flou le contexte général méditerranéen : laffirmation dun projet russe, élaboré par Catherine II et destiné à réduire la prédominance ottomane dans le Levant et par là-même à affaiblir ou déranger linfluence de la France, alliée de LA PORTE. Dans ces mondes dont les structures semblent lâcher ou être suffisamment complexes pour offrir un soupçon de solidité, la France entend demeurer fidèle à des engagement déjà anciens. Ceci semble simplifier les choses pour certains et en vérité emporte bien des prises de positions par delà discussion et argumentations.
Contrairement à la majeure partie des grands espaces européens confrontés aux mêmes problèmes la plupart des régions par un désir de changement en Méditerranée étaient de superficie déjà réduite, leur petite dimension leur ayant imposé détablir des réseaux dalliances avec les grandes puissances. Dès lors, on comprend que lintrusion russe ne pouvait quinciter lensemble des Etats concernés à sassurer un certain nombre de points de chute, dapprovisionnement ou de contrôles sûrs.
A partir de cette perspective, nous sommes mieux en mesure de saisir certaines causes externes du succès de Paoli en même temps que des explications à son échec.
La situation de la Corse en Méditerranée nétant pas idéale (même pour la France qui nen disposait pas encore) car située au Nord dune route des Iles reliant les Baléares à la Crête (donc la Grèce ou la Turquie et la mer Noire) via la Sardaigne et la Sicile. On peut donc voir dans la tentative de Paoli parfois présentée comme une course contre la montre, une occasion unique à un moment où les priorités des grandes puissances sorientaient sur des pôles plus sensible, peut-être essentiellement continentaux.
Cette analyse ne doit toutefois pas nous faire oublier que malgré ces impératifs, ces grandes puissances ne dédaignèrent jamais totalement la Corse, comme lattestent les correspondances diplomatiques françaises qui couvrent la période 1740-1769.
Ces documents démontrent lintérêt porté par la France à légard de lIle. Aux études détaillées évaluant les ressources de la Corse, sur le plan économique, commercial ou humain sajoutent lanalyse du caractère, du comportement des habitants, la recherche dinfrastructures militaires. En bref, la France jugeait cet espace comme une zone digne dattentions.
En 1764, un " mémoire sur lattaque et la défense de lIsle de Corse relatif à la carte géographique " la présente comme : " un point dont une puissance ennemie pourrait se servir pour masquer les ports de Toulon et de Marseille et fermer entièrement du côté de la mer les Etats dItalie " (11).
Il semble donc que la préoccupation française se soit plutôt adaptée à une approche défensive, et il nous paraît intéressant de révéler la concordance, sans doute fortuite, entre le début des opérations lancées contre les Turcs par Catherine II de Russie et lacquisition suivie de la conquête de la Corse par la France.
Ainsi léchec de Paoli sexpliquerait également par les perturbations nées dinterventions qui lui étaient totalement étrangères. Cependant celles-ci devaient le concerner au plus haut point de manière indirecte. Le rééquilibrage des forces en Méditerranée semble activer les déterminations, il fallait donc impérativement sassurer des bases sûres ; la Corse présente lavantage, pour une France qui achève son découpage frontalier de réunir les caractères de lavant poste à ceux de linsularité, donc de la rupture territoriale, permettant aussi bien des schémas de repli, dattaque ou de fuite sans grands risques pour une métropole.
Ces conditions essentiellement politiques contenaient les raisons dun impossible aménagement avec Paoli dont les correspondances avec Choiseul avait montré lintransigeance quant à la souveraineté corse. Le meilleur garant de la fidélité de lIle à la France ne pouvait quêtre alors quun gouverneur français et non plus des hommes dEtat Corses marqués par leur goût et leur expérience de lindépendance.
Ainsi cette rapide présentation de divers éléments coïncidant peu ou prou avec lIndépendance Corse certes nous amène à mieux percevoir loriginalité du projet de Paoli, un des rares à avoir fonctionné, mais elle doit nous faire clairement saisir comment, lune des causes de léchec paoliste résides dans les termes dune redistribution du jeu politique mondial.
Dans une Méditerranée très marquée par des impératifs stratégiques, les formes de développement dun mouvement de libération nationale trouvaient assurément un bon terrain dexacerbation, donc dexpression révolutionnaire ; le découpage politique de lépoque, le temps court mais aussi la formation intellectuelle des hommes nétaient sans doute pas encore adaptés à lessor dune telle revendication. Dautant plus que lon en peut nier lexistence de courants locaux hostiles au projet insulaire dans sa dimension communautaire, nationale, et lui préférant sans doute une interprétation plus égoïste.
Lexemple laissé par Paoli, devrait donc en premier lieu susciter une interrogation sur le particularisme méditerranéen, carrefour de création politique mais également passionnelle ou inconstante devant toujours semployer à surmonter ses contradictions compte tenu de comportements qui ne prennent pas forcément naissance sur ses rives.
Ce que résument ces lignes de Fernand Braudel concernant la Méditerranée : " Des routes, encore des routes, cest-à-dire tout un système de circulation. Cest par ce système que sachève à nos yeux la compréhension de la Méditerranée, laquelle est dans toute la force du terme, un espace-mouvement. A ce que lespace proche, ou terrestre ou marin, lui apporte et qui est la base de sa vie quotidienne, le mouvement ajoute ses dons " (12).
Lexemple de lEtat-national corse entre 1755 et 1769, nous semble parfaitement saccorder à ce commentaire, en effet, il révèle la volonté dun peuple soucieux de forger son histoire, en un temps où le monde subit de fortes secousses dont les répercussions ébranlent aussi bien tous ceux qui pensaient avoir pour leurs problèmes découvert la solution.
1. ETTORI Frenand La formation intellectuelle de Paoli
(1725-1755) Annales historiques de la Révolution Française :
la Corse des Lumières à la Révolution 1974.
2. CARRINGTON Dorothy Le texte original de la Constitution de Pasquale
Paoli Bulletin de la Société des Sciences Historiques et
Naturelles de la Corse, 1976.
3. Rostino le 15 septembre 1755 Un bulletin de la Société
des sciences historiques et Naturelles de la Corse, année 1881.
4. Corte le 23.09.1755 BSSHNC Année 1881.
5. Corte le 22.11.1755 BSSHNC Année 1881.
6. Corte le 28.10.1755 BSSHNC Année 1881.
7. MARCHINI Jean-Baptiste Pasquale Paoli, correspondance (1755-1769),
la Corse : Etat, nation, histoire. Nice, SERRE 1985.
8. FOSSAERT Robert La Société : les appareils (p.7).
Tome III Paris, SEUIL 1978.
9. VENTURI Franco La première crise de lAncien Régime
(1768-1776) (p.12 et ss.) in Etudes sur le XVIIIe siècle
(VII). LEurope et les révolutions (1770-1800). Editions de lUniversité
de Bruxelles, groupe détude du XVIIIe sicèle 1980.
10. DA SILVA José Gentil Les mouvement populaires de révolte
comme témoignage sur la paupérisation aux XVIe et XVIIe siècle.
Mélanges de lEcole Française de Rome Moyen Age
Temps Modernes Tome 88 I 1976.
11. Archives de Ministères des Relations Extérieures Correspondances
politiques Corse 8.
12. BRAUDEL Fernand Mère Méditerranée, in le Courrier
de lU.N.E.S.C.O. Décembre 1985.