"Erbe & Erbiglie"

L’ADECEC cible le naturel de plantes pour sa traditionnelle journée

Rendez vous incontournable du mois d’août à Cervioni, la journée de l’ADECEC aborde chaque année un thème lié au patrimoine, à la linguistique ou encore à l’ethnographie. L’édition 2009 ayant été consacrée il y a quelques jours aux plantes et herbes de Corse dans tous leurs états : "Erbe è erbiglie, u naturale di e piante".
Journée confiée à Pasquale Ottavi, chargé d’orienter interventions et débats qui ont donné lieu aux collaborations successives de Muriel Poli, maître de conférence à l'Université de Corte sur le langage des plantes et leurs origines toponymique, Pierre Alessandri, gérant de la distillerie du Mandriolu sur la commune de Sarrola Carcopino qui a  évoqué le long processus de transformation des plantes en huiles essentielles dans un exposé très technique et particulièrement vivant, Gabriel Chapuis, le professeur à la retraite qui a tous loisirs pour s’adonner à sa passion pour la botanique. Avec lui il fut question des plantes consommables que l'on trouve en Corse, et l'utilisation qu'il est possible d'en faire en cuisine. Terrain de prédilection également de Francesca Desideri, qui a dévoilé sa collection privée de photographies sur les fleurs de Casinca,  mettant en exergue leur utilisation culinaire entre soupes et beignets.
Cette journée de l’adecec était naturellement dédiée à Marcelle Conrad. Avec le bonheur d’accueillir Bernadette et Marie-Germaine, les deux filles de la botaniste amoureuse de la Corse, héritières de son savoir… et de ses secrets. Durant la manifestation, elle ont commenté l’exposition des aquarelles de Marcelle Conrad installée dans le cloître du couvent Saint François de Cervioni, avec dans son prolongement celle de Pierre-Jean Luccioni sur les greffons et fruits de Corse, les fleurs de Casinca de Francesca Desideri et  la flore de Corse du Parc Régional Naturel de la Corse.
Autant d’animations qui ont fait le succès de cette traditionnelle journée culturelle à Cervioni, qui proposait également des ateliers pédagogiques et linguistiques pour les enfants, et la visite du sentier botanique de San Mamilianu guidée par Marcel Tristani dans la montagne de San Ghjuvanni di Moriani. Un moment apprécié par les très nombreux passionnés de la nature corse, que Marcelle Conrad exhorte à respecter !

La supplique de Marcelle Conrad aux promeneurs et aux randonneurs

Photographiez ces jolies fleurs… mais ne les cueillez pas !
Fleurs cueillies ne font pas de semences !
La Corse le croirez-vous, même en très haute montagne où il n’y a jamais d’incendie, est beaucoup moins fleurie qu’il y a cinquante ans !  Il y a de plus en plus – et c’est tant mieux – de promeneurs et de randonneurs... mais  hélas, je vois chaque été de lamentables bouquets fanés ramenés sur les sacs à dos. On les jette en arrivant en basse altitude… des ancolies spéciales à l’île, des myosotis Corsicana dont les mains avides – le plus souvent féminines – ont dépouillé les parois !
De plus, cent soixante espèces sont protégées par la loi, donc interdite à la cueillette.
Que les botanistes ne soient pas des destructeurs !
Détruire ce qu’on aime est une mauvaise façon d’aimer !


Per a ghjurnata di l’arbigliule

In principiu di st’annu avia intesu chì l’arbe avianu u ventu in poppa è i mio auguri per l’annu 2009 eranu questi : PACE è SALUTE in l’annu 2009. Frazate à l’ingrossu     arbe è frutti. Da cantu mettite carne è ove. Felici vi senterete legeri è stonati d’esse sempre cume eri. Sò stati detti à « Dite a vostra ». Hè bella chè capita, à mè mi piacenu l’arbigliule. Tagliu è cociu tuttu l’annu. Per piacè ùn mi pigliate micca per una puttachjuta, aghju altre cose à fà : « Tagliu è cociu ».
Ùn sò micca una caputa ma sò una colputa. Vi parlu di mè per ghjunghjene à l’arbigliule... A capite !!

Dapoi una cinquantina d’anni aghju messu una grande curiosità inde a manghjusca. Sopratuttu quand’ella hè naturale, naturale è ancu di più salvatica. Dunque, ne ghjunghjimu à l’arbigliule. Incù elle ci aghju trovu a me primura. Micca u mo sposu chì ellu ripete è ripete sempre : « O Lucì l’arba hè arba disse u niolincu. » Ma eiu suppe, insalate, torte è bastelle e mi stantu nantu e ripe cume caccara, è dopu e cociu nant’à placca à induction micca cume caccara ! per furtuna !!

Dunque st’arbe vanu inde u mo sensu. Cogliu a mo stonda per parte à ricoglie in campagna, chì piacè !! Partu senza portafogliu per una volta. Approntu, manghju, empiu u colpu è si ferma platu, chì volemu di più ! Ma u principale di tuttu què ghjè a salute. Dumandate à u dottore di u paese quant’ellu mi vede ? « bon ! tocchemu u legnu, ùn si sà mai »...

Suppa : un bellu pacchettu di puncicule  + un bellu pacchettu di code di cipolle verdi + 250 gr di pisi rotti + sale, 20’ di cuttura, macinà bè, eccu una suppa legera prestu fatta è salutia.

Insalata d’arbe fresche :

Bone robbi
Avvedeci
Lucia GIAMMARI, l’8 d’aostu di u 2009.





- Gabriel Chapuis -



- Muriel Poli -



- Pierre Alessandri
-